Entreprendre -Factory
Vous voulez créer une entreprise, lancer une start-up, racheter une PME, vous avez un projet de développement, vous voulez signer en franchise, tout le monde vous le dira, les conseils vous l’expliqueront, les banquiers vous le demanderont : il vous faut un business plan ! Il est l’expression, l’indice de valeur, la clé incontournable d’une réussite programmée, l'examen de passage obligé du parfait petit entrepreneur. Savoir entreprendre, c’est savoir faire un business plan.
Pourtant, plus de 60% de ceux qui ont réellement entreprit n’en ont jamais écrit ne serait-ce que l’once d’un début d‘ébauche. Mieux, la plupart pensent que le simple fait d’avoir réalisé cet exercice de style n’est que l’expression d’une incapacité à entreprendre. Et d’ailleurs, en pratique, ceux qui s’y sont essayés, n’ont fait que théoriser sur le papier des hypothèses que les faits n’ont jamais manqués de contredire, quand on sait que 90 % des prévisions ne se réalisent jamais.
Le business plan est “has been”!
Le rôle prépondérant du business plan comme référence dans la réussite d’une entreprise doit être repensé déclare Jean-Claude Volot, Président du Conseil de l’APCE faisant la promotion d’une nouvelle démarche d’accompagnement à la création d’entreprise venue du canada et proposée par Claude Ananou d’HEC Montréal , l’approche SynOpp. Cette démarche prône une alternance entre la réflexion et l'action (la réflexion pour émettre une hypothèse, l'action pour la confirmer ou l'infirmer) permettant au créateur « au fur et à mesure qu'il avance dans la démarche, de voir de plus en plus précisément s'il se trouve être la bonne personne, au bon moment, pour proposer la solution donnée à un besoin ».
Claude Ananou part en guerre contre le plan d’affaires et l’APCE d’expliquer dans son communiqué de presse de février 2011 qu’on doit remettre en question le rôle prépondérant du business plan en France car celui-ci est plutôt vécu comme une barrière à l’envie d’entreprendre et retarde la mise en place des projets, rien que çà… « Rédiger un business plan fait peur et le résultat ne reflète pas toujours la cohérence du projet avec la personnalité du créateur et son environnement», de là à conclure, un peu hâtivement que la méthode Synopp, est une alternative au business plan alors qu’elle n’est, comme son nom l’indique qu’une méthode de plus quand bien même elle puisse se distinguer des autres modèles par sa pertinence et la qualité de ses performances.
La démarche entrepreneuriale ne peut valoir que dans l’action. Il ne s’agit pas d’opposer réflexion et action, il s’agit de les fusionner. C’est la nature même de la réflexion qui est en question, une réflexion qui doit être fondée sur l’expérience active.
Les vrais Entrepreneurs ne font pas de Business Plan nous interpellent intentionnellement Carlos Diaz (entrepreneur récidiviste et fondateur de Kwarter, de BlueKiwi Software et du groupe Reflectt), ils confrontent leurs intuitions avec le terrain.
Guy Kawasaki insiste dans l’art de se lancer où tout ce qu´on ne vous dira jamais sur la création d´entreprise, qu’il faut faire un prototype de son idée le plus tôt possible pour le tester sur le terrain et avancer par itération selon le principe du feedback opérationnel. On agit par essais et erreurs, on valide ce qui marche, on avance, on corrige ce qui coince, on avance mais toujours selon le principe de réalité.
Ecrire un business-plan devrait être simple ! déclare Guilhem Bertholet dans son livre blanc sous-titré, « les conseils des entrepreneurs qui en ont déjà écrit, pour des entrepreneurs qui veulent en écrire ou qui se demandent si ça sert vraiment à quelque chose». Je le livre en l'état parcqu'il est tout simplement pas loin d'être la meilleure publication éclairée à ce sujet.
Le business plan est mort... vive le business plan
La question du business plan renvoit à la question de l'utilité d'un outil mal compris dans une démarche entrepreneuriale. On peut s’en passer, mais peut-on se passer de savoir où on veut aller ? On peut le nommer autrement , changer son format, le dessiner ou le réduire mais qui peut contester l'utilité d'un outil de pilotage dont la vocation est d'être aussi un instrument de communication. Ce qui compte dans un business plan réside autant dans la manière dont on le construit pour lui donner du sens, que dans la forme pour lui donner du corps. Plus que jamais, par dessus tout, l'action est essentielle, plus que jamais par dessus tout, le bon sens et la simplicité doivent prévaloir. Mon seul parti pris, c'est qu'il faut aller plus loin que la pensée, ne pas se contenter de sa mémoire. Il faut écrire... une manière de dire très clairement ce que l'on a compris très clairement .
On voit malheureusement beaucoup d'entrepreneurs se lancer sans business plan solide, c'est pourtant essentiel pour une entreprise.
Rédigé par : Francis | 03 avril 2019 à 11:25